1986 – 1993 : Avant Vertigo…

1993 – 1995 : Premiers succès officiels

1996 – 2002 : Nouvelle vague

2003 – 2006 : Renouveler le succès

2007 – 2012 : Virage horrifique intense

2011 – 2020 : Derniers soupirs

1993 – 1995 : Vertigo et ses premiers succès

Après sa création, on remarque que le label se repose beaucoup sur ses auteurs fétiches issus de la british invasion. On retrouve beaucoup de créations de Neil Gaiman, Peter Milligan ou Grant Morrison. Ils seront rejoints par le jeune Garth Ennis, qui se démarquera rapidement de l’esprit très littéraire et expérimental de ses ainés. Et d’autres scénaristes américains vont rejoindre le label, notamment J. M. Dematteis et Matt Wagner.

Sandman Mystery Theater (1993)

Scénario : Matt Wagner – Dessins : Guy Davis, George Pratt, Vince Locke, John Bolton, David Lloyd

Sandman Mystery Theater Matt Wagner

Justement, parlons-en. Si vous connaissez le Sandman de Neil Gaiman, sachez que chez DC, plusieurs personnages ont portés le nom et avec des caractéristiques et univers bien différents. Avec le succès du Sandman de Gaiman, Vertigo s’est dit qu’il aurait été intéressant de proposer un autre titre Sandman, déconnecté de l’univers de Gaiman. Matt Wagner va s’orienter vers le Sandman du Golden Age, Wesley Dodds, un détective.

Ainsi naît Sandman Mystery Theater. Matt Wagner ne réinvente rien, mais apporte au personnage une tournure plus moderne et mature, avec une ambiance polar influencée par le film noir et les pulps. C’est un donc un éventail d’aventures, une série anthologique semblable à Grendel, création du même scénariste, mais version DC et dans un polar (légèrement) plus sage.

Enigma (1993)

Scénario : Peter Milligan – Dessins : Duncan Fegredo

Enigma Peter Milligan

Avec ses artistes anglais très influencés par une culture pop psychédélique, Vertigo se fait le lieu d’expression de ce qu’il y a de plus étrange. Et Enigma compte parmi les plus belles créations de Peter Milligan. On y suit Michael Smith. Un type, ce qu’il y a de plus lambda. Il a une copine, un boulot et surtout, il n’a rien de spécial.

Seulement, il rêve. Et il rêve d’un personnage portant un masque blanc. Sorte de Comte de Monte-Cristo, ce personnage est en réalité un souvenir d’enfance issu de quelques comics lus. Tout va se compliquer lorsque, face à un danger mortel, ce souvenir adoptera une forme physique et le sauvera in-extremis.

Plutôt difficile d’accès sur ses premiers chapitres, cette série courte (réunie en un seul album en VF) offre une superbe réflexion méta et une mise en abime de son propre medium. On y trouve un amour des comics sincère et profond de la part de l’auteur.

Moonshadow (1994)

Moonshadow J M Dematteis

Publié à l’origine en 1985 chez Epic Comics, J. M. Dematteis ramène sa création personnelle chez Vertigo pour une réédition en 1994. Récit des plus perchés, Moonshadow est un récit initiatique fantastique emprunt de philosophie. Cette aventure suit la vie de son héros, Moonshadow, de la pré-naissance à la mort.

Moonshadow quitte la Terre alors qu’il n’est qu’un jeune garçon. Il passera sa vie à voyager à travers l’univers, multipliant les rencontres, et trouvera sur son chemin des alliés pour le moins étranges. Illustré par de superbes aquarelles, l’artiste John J. Muth offre un univers onirique merveilleux. Moonshadow est une œuvre comme aucune autre, jouant à la fois sur la merveille du conte, la fantaisie tout en touchant à la mélancolie.

The Invisibles (1994)

The Invisibles Grant Morrison

Une envie de révolte ? The Invisibles est un ensemble de héros étranges gravitant autour de King Mob. Chaque personnage s’oppose à l’ordre établi au nom du progrès. Rien ne doit le freiner.

Provocant et irrévérencieux, The Invisibles est le titre qui a donné ses lettres de noblesse à Grant Morrison. Il s’agit de son œuvre la plus farfelue, la plus étrange et la plus complexe. La preuve en est, le scénariste lui-même a du mal à expliquer d’où lui sont venues ses idées. Morrison a affirmé qu’une influence magique s’est emparée de lui pendant l’écriture de la série. Si vous pouvez voir chez Morrison un fou, il n’en reste pas moins un génie qui, avec Invisibles, va chambouler esprit et émotions.

D’une avance incroyable sur son temps, The Invisibles est un titre indétrônable, figurant parmi les plus grands comics des années 90s, et une œuvre profondément engagée.

Preacher (1995)

Preacher Steve Dillon

Un ange et un démon ont un fils. Qui est-il ? Le pasteur du bled paumé. Problème, la rumeur court qu’il pourrait devenir l’être le plus puissant de l’univers. Pitch simple mais perché, Preacher continue de séduire aujourd’hui grâce à son allure sale et provocante. C’est là tout le génie de l’auteur de The Boys, Garth Ennis.

Violence, monstres, beuveries et blasphèmes. Ouvrir Preacher, c’est mettre un premier pied en enfer. Et c’est sacrément cool.

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