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Vous rappelez vous de Vertigo ? Issue du bouillonnement créatif des 90s, ce label est l’un des grands symboles de l’indépendance des créatifs. De nombreux artistes d’envergure y ont été découverts, et de grandes séries y ont été créées. Transmetropolitan, Sandman, Doom Patrol, Swamp Thing, Preacher, Fables, Scalped et de très nombreux titres obscurs et oubliés.

Pourtant Swamp Thing et Doom Patrol sont des licences DC Comics. Mais ce serait mal connaître les origines et le concept de Vertigo, puisque Sandman est également un personnage ayant existé chez DC Comics auparavant.

Qu’est-ce que Vertigo ? Comment est né le label ? Avant de s’attaquer au label en lui-même, ses origines prennent racine avec l’arrivée de Karen Berger.

I – KAREN BERGER, LE VISAGE DES COMICS VERTIGO

II – LA CREATION DE VERTIGO

III – MOTIFS D’UNE DISPARITION

Karen Berger, le visage des comics Vertigo

karen berger

Figure d’importance chez DC Comics, Karen Berger est considérée comme la créatrice du label Vertigo. Elle n’était pourtant en aucun cas destinée à travailler dans les comics. Avec un attrait pour la littérature et l’histoire de l’art, elle décroche son diplôme à l’université de Brooklyn. Et c’est après cette vie loin des cases et des bulles, qu’elle fait la rencontre de Paul Levitz.

Une vie loin des comics : Un frein dans sa carrière ?

Alors éditeur, Paul Levitz fait de Karen Berger son assistante éditoriale. De cette manière, Karen Berger se constitue une place chez DC. Elle entre dans le monde des comics en 1979, en tant qu’assistante du légendaire Paul Levitz (président de DC Comics de 2002-2009) alors qu’il était éditeur des comics Batman.

house of mystery karen berger

Par ailleurs, Paul Levitz est lui aussi un passionné et se trouve à un tournant incroyable sur la série Legion of Super Heroes, titre auquel il est constamment associé. Il fait de Karen Berger l’éditrice responsable du titre alors qu’est lancé le célèbre arc The Great Darkness Saga. Un défi qu’elle relèvera haut la main.

Sa première participation aux publications DC Comics commencera avec une aventure de House of Mystery #272. Sur ce titre, Paul Levitz était co-éditeur. Karen Berger se trouvait bien plus attirée par ces titres sombres et horrifiques que les titres super-héroïques. Elle voit en ces titres la continuité d’une influence littéraire et artistique étudiée dans son parcours universitaire, et dont elle est passionnée. Le total opposé de Paul Levitz concernant leurs affinités avec les titres produits.

Lorsqu’elle devient à son tour éditrice en 1982, elle considère son manque de culture du domaine comme une force. Elle évolue dans cette industrie avec un regard neuf, où aucun personnage n’est sacré, où aucune barrière n’est visible. A ses yeux, les comics ne sont pas préconçus. Ils peuvent être tout ce que l’on souhaite. La liberté qu’obtiendra le label Vertigo se trouve être un reflet du regard qu’elle porte sur le média.

legion of super heroes

Lorsqu’elle travaille sur House of Mystery ou sur Legion of Super-Heroes, son regard et ses conseils permettent de réviser les histoires proposées, de renouveler les licences. Ainsi, elle concevait Legion of Super Heroes, non pas comme un titre fondateur ancré dans le passé super-héroïque de DC Comics, mais bien comme un titre de science-fiction plein de potentiel et capable de se renouveler. La direction qu’elle donnera au titre permettra d’assurer l’évolution de la licence à travers les années 90.

En 1982, le film Swamp Thing de Wes Craven est sur le point de sortir. Len Wein, co-créateur de la créature, demande à ce que DC Comics capitalise sur la sortie du film en proposant de nouvelles histoires du personnage. Len Wein est à la recherche de jeunes talents pour remplir cette tâche. Il a entendu parler d’un certain Alan Moore et avait apprécié son travail dans Warrior Magazine et son histoire, encore incomplète, de V pour Vendetta

Karen Berger sera chargée de recruter Alan Moore en lui proposant de terminer la publication de V pour Vendetta aux Etats-Unis chez DC Comics. Elle relance ensuite Swamp Thing et supervise le travail d’Alan Moore sur le personnage. Son travail d’éditeur sur ce titre semble mineur puisque, pour elle, Alan Moore a toujours été un scénariste autonome, conscient de son travail. Sans le savoir, Karen Berger venait d’amener aux Etats-Unis celui qui allait devenir l’une des plus grandes influences de l’univers des comics, et venait d’initier ce qu’on appelle désormais la british invasion.

Les britanniques ont un incroyable talent

La qualité de ce travail, ainsi que d’autres artistes britanniques, mènera à considérer ces recrutements depuis les îles britanniques. Alors éditrice, Karen Berger n’a pas rencontré de réelle difficulté à faire venir aux Etats-Unis Alan Moore, Brian Bolland ou encore Dave Gibbons pour DC Comics. Mais face au succès du personnage de Constantine chez les lecteurs de Swamp Thing, il a été question de trouver une équipe créative pour une série spin-off, intitulée Hellblazer.

Hellblazer Lee Bermejo

A ce moment-là, Jenette Kahn, directrice éditoriale de DC Comics à l’époque, appelle Karen Berger. Elle lui propose de partir à la recherche de nouveaux talents en Angleterre lors de la United Kingdom Arts Convention. Karen Berger se fait alors ambassadrice de DC Comics en Angleterre. 

Durant ses voyages, Karen Berger consulte les publications underground sur le territoire britannique et y découvre une multitude de jeunes talents en manque de reconnaissance. Elle y trouvera Jamie Delano et John Ridgway pour Hellblazer, et bien d’autres talents qu’elle enverra aux Etats-Unis pour renouveler les artistes DC Comics. Ainsi, elle fait entrer chez DC Comics des artistes tels que Grant Morrison, Neil Gaiman ou encore Peter Milligan. Son travail auprès des artistes, sur Sandman et Shade the Changing Man, sera tel qu’il permettra la création d’un label : Vertigo.

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