I – DAREDEVIL, DU JAUNE AU ROUGE (1963-1998)

II – LE DAREDEVIL MODERNE (1998 – AUJOURD’HUI)

III – LES RECITS INDEPENDANTS

II – Le Daredevil moderne (1998 – Aujourd’hui)

1 – Marvel Knights : Kevin Smith et Joe Quesada (1998)

daredevil kevin smith joe quesada

Marvel est dans la panade. Les héros sont has-been. La génération Image Comics déchante. Il faut attaquer une modernisation. Il faut marquer les esprits. Joe Quesada reprend les rennes de la maison d’édition et joue de ses contacts pour travailler avec Kevin Smith sur un nouveau comics Daredevil. Ensemble, ils vont faire de Daredevil le héros urbain majeur sous le label Marvel Knights.

Plus violent, plus moderne, les artistes présentent un personnage fidèle à lui-même, en lien avec son univers. On y croisera Black Widow, Elektra ou encore Bullseye. Cette histoire est autant un point d’entrée, qu’une nouvelle marche franchie par Daredevil depuis le passage de Frank Miller.

Et ensuite ?

Nombre de lecteurs pensent que le run de Brian M. Bendis fait directement suite au récit de Quesada. Entre eux, il se trouve une vingtaine d’épisodes écrits par Quesada, Bendis, Bob Gale et surtout David Mack.

Ces récits sont pourtant des plus intéressants, présentant l’écriture onirique de Mack associée au style spectaculaire de Quesada. Et inversement, l’écriture serial de Bendis avec le dessin abstrait et limpide de Mack. Ces petites curiosités sont à considérer pour lier le run de Quesada et celui de Bendis. Comme un passage de flambeau évident.

Inédits en VF, vous pouvez les retrouver dans l’omnibus VO Marvel Knights by Joe Quesada.

2 – Daredevil par Brian M. Bendis et Alex Maleev (2001 – 2006)

Daredevil brian bendis maleev

Pour beaucoup le plus grand run du personnage, le run de Bendis apporte une histoire très sombre. Rien de plus évident, Bendis était un auteur de polar (Powers, Torso, Jinx, Goldfish). Avec Alex Maleev aux dessins, le duo fonctionne à merveille et offre à Daredevil une nouvelle manière d’aborder sa part sombre.

Son Daredevil plait grâce à son écriture des plus réalistes. On ne met plus le super-héros en avant, mais l’humain brisé sous le masque. Daredevil par Bendis est avant tout un excellent développement de Matt Murdock, troublé par l’identité de Daredevil.

Panini Comics réédite l’intégralité du run au format Deluxe, et c’est brillant !

Et Ensuite ?

daredevil ed bruebaker

Ed Brubaker et Michael Lark prennent la suite après le départ de Bendis. Ils conservent cette approche du personnage, très orientée vers le polar. Le run de Brubaker complète pleinement le précédent. Il développe intelligemment les ficelles laissées par Bendis.

A se demander, à la lecture, s’il pouvait se faire meilleure transition entre scénaristes. Michael Lark apporte une continuité dans l’esthétique résolument sombre où les ombres sont dominantes. Les plus critiques voudraient le comparer au précédent, mais ces deux parties forment un tout merveilleux.

Et Ensuite ?

daredevil diggle

Le déclin apparait avec l’arrivée d’Andy Diggle. A peine arrivé, le scénariste lance immédiatement Shadowland. Il sort Daredevil de son secteur pour mettre en avant ses fameuses connexions à la culture japonaise. On retrouve de nombreuses références au run de Frank Miller sur les thèmes, traités maladroitement.

Diggle va diaboliser (littéralement) Daredevil et le faire succomber à sa soif de vengeance, présentée comme solution à ses maux. Les idées ne sont pas mauvaises, mais exécutées maladroitement, menant par ailleurs à une nouvelle renaissance (Daredevil : Reborn) évoquant, une fois de plus, le travail de Miller, sans jamais l’égaler.

Le run d’Andy Diggle est un prolongement dispensable, à réserver aux plus curieux.

3 – Daredevil par Mark Waid et Chris Samnee (2011 – 2015)

daredevil mark waid chris samnee

Après autant de noirceur, Daredevil trouve un renouveau qui prend à contre-pied tout ce qui s’est fait depuis Frank Miller. Mark Waid et Chris Samnee adoptent un style aux couleurs vives. Ils présentent un Matt Murdock confiant, comme une réécriture du run de Bendis rendant hommage au héros coloré des années 70.

Ce run est aussi bien un point d’entrée qu’un run qui gagne du sens après la lecture des récits précédents. Il apporte un point final à cette décennie de récits sombres, de torture et de tourments. Une série feel-good pleine de rebondissements, fourmillant d’idées dans sa représentation. Une série qui n’a pas son pareil parmi les comics de super-héros urbains.

4 – Daredevil par Chip Zdarsky et Marc Checchetto (2018 – … )

daredevil zdarsky checchetto

Le run le plus récent du personnage, écrit par Chip Zdarsky et dessiné par l’excellent Marco Checchetto, est une merveille absolue, mettant un terme au run (très) dispensable de Charles Soule. Il trouve sa place comme un énième jeu mené à travers des thèmes déjà vus, qui caractérisent le personnage. On pourrait croire que rien d’original n’en ressortirait, mais ce serait mal connaître Chip Zdarsky.

Le point d’entrée moderne idéal qui se repose sur les acquis des spectateurs de la série Netflix, tout en se rendant accessible et en apportant un petit lot de nouveautés. Zdarsky développe un jeu de relations entre Matt, un agent de police, le Caid et le retour problématique d’Elektra.

Le run de Zdarsky n’est cependant pas uniquement un mélange des influences passées. Il mène à un développement du héros à travers un développement prononcé de Matt Murdock. Souvent caractérisé par les blessures du passé, il doit désormais gagner confiance en lui. Il doit se prouver qu’il mérite son titre de Daredevil et réaliser un voyage initiatique.

C’est donc une nouvelle ascension pour Matt Murdock qui doit trouver le courage en lui d’affronter les épreuves à venir. L’histoire développe nombre d’intrigues secondaires qui nous amènent à des climax fabuleux qu’il vous faut découvrir absolument !

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