I – Découvrir les X-men

II – Les Intégrales (I) : 1963 – 1975

III – Les Intégrales (II) : 1975 – 1999

IV – Les années 2000

V – L’Ère du Messie

VI – Marvel Now, Reboot ?

VII – Récits Recommandés


IV – LES ANNÉES 2000

ULTIMATE X-MEN (2001)

L’univers Ultimate était une création à la fois problématique et pratique. Il permettait (et permet encore) une introduction à l’univers mutant dans une approche moderne. Censée simplifier l’histoire et condenser l’univers des X-men, elle va surtout en livrer une relecture pour un public plus « jeune ». Néanmoins, cet exercice de réécriture s’avère efficace. Le titre voit passer de nombreux artistes reconnus dans le milieu : Mark Millar (Kick AssSuperman Red Son), Biran Bendis (PowersSupermanDaredevil), Biran K. Vaughn (SagaY the Last Man), Robert Kirkman (The Walking Dead, Invincible), David Finch (BatmanMoon Knight), ou encore Yannick Paquette (Swamp ThingWonder Woman Terre 1).

Dans cette quête d’univers rafraîchi et connecté, l’univers Ultimate a pour principal qualité de passer en revue de manière rapide et efficace les éléments et événements principaux. Seulement, après une cinquantaine de numéros d’une qualité généralement bonne, il débouche à une série d’événements qui ont tenté de différencier l’univers Ultimate de l’univers Marvel (Ultimatum, puis Cataclysm). Ultimate X-men est un point d’entrée pour quiconque voudrait acquérir simplement les connaissances élémentaires. Et par la même occasion, profiter d’une narration et une esthétique moderne.

NEW X-MEN (2001)

Mais le voilà, le véritable renouveau des X-men. Conscient de la nouvelle allure des X-men au cinéma et de la situation de l’équipe chez l’éditeur, Grant Morrison va faire table rase des récentes directions et ne s’appuyer que sur les classiques. A savoir, les travaux de Chris Claremont.

Il va y inclure sa vision de l’équipe et ses idées. Il cherche à redonner vie à l’univers des mutants dans les comics, tout en espérant attirer de nouveaux lecteurs. L’esthétique est complètement changée. Elle prend à contre pied tout ce qui se faisait jusqu’alors dans les comics. Les costumes sont jetés au placard pour un compromis entre l’emblématique X et les tenues de cuir sombre des deux premiers films.

Il en va de même pour la construction du récit et des planches. L’histoire s’appuie sur des éléments connus, secondaires de l’univers des X-men, mais dont la connaissance n’est pas nécessaire. Grant Morrison rend tout compréhensible, et donne même plusieurs lectures possibles. Il se joue du rapport entre Jean et Phoenix. Celui qui a lu le run de Chris Claremont connait ce rapport. Il sait de quoi il en retourne. Pour le jeune lecteur, c’est une énigme et des spéculations avec lesquelles Grant Morrison joue. Ce qui fait de ce run une série très accessible et de très haute qualité.

Très cinématographique dans son esthétique, seul le style graphique de Frank Quitely pourrait en rebuter certains. Il est certain qu’il est peu commun, et peut nécessiter une adaptation de la part du lecteur. Mais il n’est pas seul, car accompagné entre autres de Ethan Van Sciver puis David Finch.

ET ENSUITE ? X-MEN : X-CORPS (UNCANNY X-MEN #394-409)

Les X-men par Joe Casey est un ensemble d’histoires un peu à part, oubliés. Dans la même lignée que le travail de MorrisonJoe Casey tente d’assister cette vision et d’affirmer l’appartenance de ces travaux à l’univers partagé. Joe Casey reste peu longtemps sur le titre Uncanny X-men, mais présente des idées associées à Grant Morrison. Il joue des relations et tensions, et profite d’une esthétique similaire. Le travail de Joe Casey ne résout pas à une simple fonction d’assistant. Il le fait certainement par souci de cohérence et respect de ligne éditoriale. Mais il livre des histoires prenantes. La folie de Joe Casey, aussi différente soit-elle de l’esprit de Morrison, parvient ici à s’y accorder et erre parmi les petites trouvailles sympathiques de cette génération.

X-MEN : THE NEW AGE (2004)

Chris Claremont n’en a pas fini avec les X-men. Après s’être fait légèrement écarter de l’univers mutant, il revient en tentant de remanier l’équipe et de reproduire son succès d’antan. Il refonde une équipe composée de mutants secondaires. Les figures originelles disparaissent. Tornade est à la tête de l’équipe. La particularité de ce « nouvel âge » est sa focalisation sur un aspect différent des X-men.

Il s’agit d’une toute nouvelle équipe annexe. Elle possède un droit international d’agir pour défendre les mutants innocents, et de s’opposer aux mutants malfaisants. Avec un propos politique plus terre à terre, les X-men agissent non pas comme des révolutionnaires pacifiques, mais comme une équipe en association avec le gouvernement.

Le titre profite du retour de Chris Claremont accompagné de dessinateurs reconnus (Alan Davis) et de jeunes talents devenus incontournables aujourd’hui (Olivier Coipel). Il est également la création du personnage X-23, qui sera bien plus développé dans d’autres séries limitées.

Malheureusement, ce nouvel age ne sera que de courte durée. House of M en parallèle bouleverse l’univers mutant, et l’enchaînement avec Civil War va pousser Chris Claremont à arrêter ses projets pour les X-men. Et ce, au point de bâcler la fin de son run.

X-MEN : LA CHUTE DE L’EMPIRE SHI’AR (2004)

Le run de Ed Brubaker n’est pas aussi mémorable que Marvel l’aurait souhaité. Bien loin de ce qu’on pouvait espérer du maître du polar, c’est pourtant une saga cosmique dont on se souviendra. Le point positif de son passage sur les X-men est bien le retour au cosmique des X-men. On tend à l’oublier, mais l’équipe mutante était bien plus proche de la Science-fiction classique que des milieux urbains. Début des années 2000, c’est une saga impressionnante et malheureusement oubliée qui se déroule en parallèle des titres principaux.

Car si La Chute de l’empire Shi’ar est publié dans Uncanny X-men, ses suites sont deux mini-séries : X-men Deadly Genesis (X-men : Genèse Mortelle), et X-men : Empreror VulcanEd Brubaker relancer les moteurs de l’univers cosmique des X-men : la famille Summers. Et il mêle le tout à la relation entre Xavier et l’empire Shi’ar. Accessible sans être d’une simplicité absolue, il tient un rôle de point d’entrée singulier dans l’histoire mutante et exploite l’idée selon laquelle il existerait des mutants de puissance telle qu’ils seraient de véritables forces cosmiques.

Cet album nous propulse dans une saga passionnante qui atteindra la Terre dans Deadly Genesis, et former une équipe cosmique mutante dans Emperor Vulcan. On retrouve cette équipe dans les sagas cosmiques suivantes : Realm of Kings ou Annihilation Conquest. Sans nul doute une saga bien à part dans l’histoire des X-men.

HOUSE OF M (2005)

En 2005, Brian M. Bendis chamboule l’univers Marvel. En tête d’affiche pour son travail sur Daredevil et New Avengers, il va impacter pour la première fois l’univers mutant. Mais il trouve le point culminant de l’univers Marvel capable de bouleverser le monde des mutants.

Il répète l’idée première émise dans le premier arc de Grant Morrison dans ses New X-men. Mais il va parvenir à la rendre plus frappante encore dans sa mise en scène et ses conséquences. Pierre angulaire de l’univers des X-men, House of M est aussi bien un elseworld qu’un événement d’envergure, le rendant accessible à tous et d’une importance capitale.

ET ENSUITE ? DECIMATION : SON OF M (2005)

Sans trop s’attarder sur les conséquences de l’événement, Decimation développe les réactions de certains personnages. Il répond à la question : Comment vivre après House of M ? Malheureusement, chez certains scénaristes, l’impact de l’événement est vite expédié. De plus, ces conséquences n’ont jamais été rééditées à ce jour.

Néanmoins, parmi la multitude de titres secondaires relatant les conséquences de l’événement, certains sortent du lot. Decimation of M est certainement le meilleur d’entre tous. Focalisé sur Pietro (Vif-Argent), cette mini-série va oser certaines choses et donner matière à un personnage injustement délaissé. Pour une lecture plus large du phénomène de Decimation, je vous recommande la mini-série Generation M  (inédite en VF). Elle présente une journaliste observant la situation des mutants et leurs réactions face à celle-ci.

Cet article a 2 commentaires

  1. bianka

    Bonjour,
    Je suis une débutante en comics malgré que j’ai regardé tt les films marvel possible et je tiens à vous remercier pour cette article honnête qui m’aide énormément sachant que l’univers X-men est très compliqué. Du coup voilà, merci pour votre aide 🙂

    1. Baptiste

      Merci beaucoup ! Ca nous fait très plaisir de vous lire et de savoir que ce dossier a pu vous être utile.

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