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Les maisons d’édition majeures n’ont généralement d’intérêt qu’à travers leurs titres secondaires. L’événement majeur perturbe si peu l’univers du comics aujourd’hui qu’il repose essentiellement sur du fan-service et des oppositions de plus en plus loufoques (Dark Nights Metal, War of the Realms). Et ce côté loufoque tend à toucher les séries secondaires qu’on apprécie plus ou moins. Avec le retour des Justice League chez DC Comics, dont on oubliera rapidement Justice League Odyssey, Justice League Dark attire facilement l’attention, et à raison.

Magie, Magie : La recette d’aujourd’hui

L’univers magique de l’éditeur s’est perdu, et Justice League Dark sonnait en 2011, aux côtés d’autres séries, un retour triomphait. Il en a été autrement. C’est avec à peu près les mêmes intentions que Justice League Dark renouvelle son pari. Réussi ? Sans doute. En tout cas, bien mieux que l’introduction de Peter Milligan, et bien plus prometteur que le passage de Jeff Lemire en 2012.

Justice League Dark a tout pour faire office de catalogue : Wonder Woman mise en avant, Zatanna et Constantine, Swamp Thing, un personnage qui se reconstitue une popularité mineure. Et à côté de ce beau monde, ce personnage exotique qu’est Detective Chimp. Son retour, seule conséquence à considérer de Metal, appuie une forme logique à ce regain d’intérêt pour l’univers magique. Avec Metal, l’univers magique s’est retrouvé en partie victime des agissements de Scott Snyder. C’est son poulain, James Tynion IV, en collaboration avec Steve Orlando (Wonder Woman, Justice League of America), qui concocte un récit révélant une plus grande profondeur à certains éléments qu’on pouvait penser mineurs lors du dit événement.

Ce qui fait de Justice League Dark une suite spécifique, qui apporte une valeur ajoutée à l’événement de Scott Snyder, sans pour autant en dépendre. La raison de la nouvelle formation de l’équipe est toute autre. La magie est en danger. Sa source est perturbée.

Justice League Dark : Crossover d’entrée

Ce premier volume, dans son édition française, consolide deux albums US. Le premier arc est une introduction à part entière. A travers la présentation de ses protagonistes, il légitime la formation de l’équipe. Tout en paraissant quelque peu forcée dans les choix des membres tous liés à la magie (ligne éditoriale oblige), la menace force un peu la main, tout en apportant un danger démesuré nécessitant cette coopération.

L’action fuse dans la seconde partie de l’album. Wonder Woman, à la tête de l’équipe, fait objet de discordes entre ses membres, et au delà. Justice League Dark n’est pas uniquement la Justice League Dark. Cette nouvelle version a cette qualité de prendre en considération l’ensemble de l’univers magique, dans sa connexion au monde magique, et dans sa relation à l’univers partagé. L’équipe côtoie tout aussi bien la Justice League que d’autres personnages, qu’ils soient en danger ou bien des alliés de passage.

Malgré cette effusion d’action, celle-ci est étonnement régulée. On remercie donc les artistes de l’album qui opèrent de telle façon à apporter le dynamisme requis, par la surprise, l’horreur. Car le scénario ne sombre jamais dans l’affrontement puérile entre personnages – alors que les occasions n’y manquent pas ! Crossover d’entrée de jeu, il est néanmoins justifié comme cause de formation de l’équipe, entre ces membres qui n’ont que peu de choses en commun.

Il aurait pu être une énième série secondaire destinée au grand public et ne faire que remplir le cahier des charges. Et pourtant il se révèle capable d’exploiter le potentiel mis à disposition. James Tynion IV est loin d’être un novice en la matière, et Justice League Dark prouve à nouveau son talent dans un tout autre domaine. Une série à suivre pour tout lecteur intrigué par cet univers magique.

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