• Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Dossiers
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

Parmi les grands récits qui ont pu marquer Green Arrow, la série de Mike Grell s’est rapidement imposée comme un pilier dans l’histoire de l’archer vert. En accord avec les récits passés tout en affirmant une liberté de création absolue, cette saga épique se compose de nombreuses histoires variées. Sorte d’odyssée d’un Oliver Queen désabusé et en pleine perdition.

Néanmoins, si ce run de 92 numéros, publié entre 1987 et 1993, est un point de passage nécessaire à tout passionné, il n’en reste pas moins une période inédite en France. Il est temps de vous expliquer la valeur de cette série et l’importance qu’a pu avoir Mike Grell sur le personnage de Green Arrow.

Disclaimer : Ce dossier expose de nombreux rebondissements de l’album Green Arrow : Longbow Hunters publié par Urban Comics dans la collection DC Classified. Si vous comptez le lire ou vous réserver ces éléments, revenez explorer la suite des aventures d’Oliver Queen inédites en France dans ce dossier, après votre lecture.

I – Origines d’un comics engagé

II – Green Arrow : La violence du chasseur

III – Pour une image moderne de la femme


Origines d’un comics engagé

Green Arrow : Comment Mike Grell s’est retrouvé avec le personnage ?

Parmi les grands artistes à l’aube du Dark Age (1985-1998), Mike Grell se démarque pas cette envie de s’écarter du monde super-héroïque. Une envie qu’il va suivre coûte que coûte après avoir travaillé sur Legion of Super-Heroes alors que Chris Claremont est venu lui proposer de travailler avec lui sur un titre X-men.

Mais Mike Grell refuse et reste chez DC Comics pour créer Warlord, un monde d’heroic fantasy emprunt de chevalerie. Fort de son succès, il conduit le titre jusqu’à son cinquantième numéro. Après quoi, son ex-femme écrit pour lui la suite de la série. Mike Grell, fatigué du super-héros, veut partir en indépendant pour être libre de créer comme bon lui semble et conserver les droits de ses créations. C’est alors qu’il créé Starslayer chez Pacific Comics avec l’aide de Dave Stevens, le créateur de Rocketeer. Il s’agit ni plus ni moins que d’une version Space-opera de Warlord pour laquelle Grell porte énormément d’affection.

Mike Grell Warlord

Mais DC Comics riposte très rapidement. Mike Grell reçoit un appel de Mike Gold, éditeur chez DC Comics et demande à Grell sur quel personnage il souhaiterait travailler chez DC. Grell avait évidemment de grandes idées concernant Batman. Seulement, d’après l’auteur, il avait dîné avec Frank Miller quelques semaines plus tôt et lui aurait révélé avoir des plans sur le personnages. Plans qui deviendront ce qu’on connait aujourd’hui comme étant The Dark Knight Returns. Grell propose alors de rejoindre DC pour reprend Batman après Miller.

Mike Gold, ne pouvant s’assurer de la disponibilité des titres Batman, réfléchit et propose Green Arrow. Mike Grell, passionné par le personnage (et la Van Duke qu’il a notamment octroyé à Travis Morgan dans Warlord), est vite emballé à l’idée de marquer le personnage de son empreinte. C’était sans compter sur l’action de Dennis O’Neil qui aurait justement soufflé l’idée de faire du personnage un chasseur urbain.

Ainsi, Mike Grell entreprend de changer considérablement le personnage en prenant à contre-pied ce qui constituait la référence jusqu’alors sur le personnage : le run de Dennis O’Neil, publié une dizaine d’années plus tôt. Car si O’Neil imprégnait son personnage d’une dénonciation quasi-obsessionnelle des injustices dans ce monde, Mike Grell cherche avant tout à révéler les failles de l’être humain dans son récit. Et pour cela, il lui faut un événement choc présent dans la mini-série Green Arrow : The Longbow Hunters servant de prélude – publié en VF par Urban Comics.

The Longbow Hunters : L’histoire d’une flèche

Oliver Queen quitte Star City pour Seattle. Il vit le parfait amour avec Dinah et habitent un château. Elle est fleuriste, lui est un justicier plein d’assurance domptant cette nouvelle ville. Le couple grandit et arrive la question d’avoir un enfant. Mais si Oliver rêve d’en avoir un, Dinah se veut plus raisonnable, et ne veut pas prendre le risque de le laisser orphelin. L’activité de justicier n’est pas compatible avec le rôle de parent. Ce serait livrer son enfant à une vie pleine de dangers et d’incertitudes.

green arrow mike grell issue 2

Mais une nuit, Dinah se fait kidnapper par un tueur en série. En pleine chasse, Oliver le traque et retrouve Dinah crucifiée et brutalisée, les vêtements en lambeaux révélant de nombreuses plaies. L’assassin en question s’approche d’elle, un couteau à la main. Oliver décoche une flèche qui lui transperce la poitrine. Il sauve Dinah des flammes. Le héros a gagné. La princesse est sauvée.

Alors que tout porte à croire que le chapitre est clôt, Oliver est hanté par ce souvenir. Il a tué un homme et ne parvient pas à le regretter. Seulement, il avait le choix. Il avait le pouvoir de le désarmer et il ne l’a pas fait. Il a préféré le tuer. Face à ce constat, il remet son statut de héros en question. Cette réflexion devient le point de départ d’une longue introspection du héros.

L’intrigue présente par la suite un autre personnage d’importance : Shadô. Un archer japonaise de talent, assassin à la botte de Yakuzas, fruit d’une passion de Mike Grell pour la culture japonaise très inspirée par Lone Wolf and Cub (manga culte de Kazuo Koike et Goseki Kojima). Son chemin croise à plusieurs reprises celui d’Oliver et participe grandement au développement des réflexions menées par la série – jusqu’à l’alimenter.

Laisser un commentaire