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Chaque semaine possède ses sorties marquantes. Sans quoi, les comics ne constitueraient plus un marché. Mais des comics comme The Batman’s Grave, le marché en question n’en compte pas tant que ça. En voilà une surprise ! Et à bien des égards ! Cette maxi-série en douze épisodes voit le retour de Warren Ellis au scénario, et Bryan Hitch aux dessins. Une équipe créative aux douces odeurs des années 2000.

Batman, Bruce Wayne : A qui la tombe ?

Vivre en Batman doit-il amener à mourir sous le nom de Bruce Wayne ? Quelle différence entre l’un et l’autre ? Lequel porte la fonction de masque ? Warren Ellis nous apporte ces questions, pour certaines déjà vues. Il ne complexifie pas plus le statut identitaire pour donner un semblant de propos réfléchi, comme pourrait le faire Scott Snyder. Au contraire. Le scénariste s’attelle à des approches classiques du super-héros. Le thème de l’identité est le plus visible, et semble servir de levier pour amener l’objet de l’intrigue – encore inconnu.

Le titre se démarque de par sa conception même de Batman. Warren Ellis exclue tout univers partagé et Bat-family. Il ne traîne aucun poids mort, et laisse le temps au numéro de développer la relation entre Alfred et Bruce, partager leurs conceptions de cette vie, et laisser une part de liberté à Bryan Hitch et ses fameuses splash-page d’antan.

The Batman’s Grave possède un langage graphique très fort. On pensait Bryan Hitch perdu depuis sa Justice League Rebirth. Il n’en est rien. L’artiste retrouve un niveau exceptionnel ici. Une performance qui pourrait bien talonner The Autority ou Ultimates. Les planches fourmillent de détails. Bryan Hitch retrouve son aura de dessinateur emblématique.

Début d’une remise en question de la chauve-souris

La valeur ajoutée de Warren Ellis reste encore aujourd’hui son franc-parlé. Sans atténuer son propos, il relance le débat de la sentence de mort pour les criminels. La question est encore d’actualité avec cette vision d’un Batman violent, voir sanguinaire. Mais c’est avec bien plus de subtilité que Warren Ellis présente son concept d’un Batman sur le point d’entamer une chute. Une chute qu’il ne peut voir venir, et que le lecteur ne peut que soupçonner.

A partir de ce numéro, nous ne pouvons encore réaliser sa hauteur. Mais Batman est ici un héros confiant, fidèle à ses valeurs. Les dialogues laissent entendre la présence de certains points faibles. Des fragilités révélées par l’enquête – cœur de l’introduction. La succession de causes-conséquences rythmant le numéro est extrêmement simple et soutient la vision classique du personnage qui nous est donnée.

Si nous savons que Batman n’est qu’un homme, Warren Ellis entend bien nous le démontrer. Mort du chevalier noir ou chute vertigineuse en perspective, The Batman’s Grave se présente comme un titre au fort potentiel. Sans être (pour le moment ?) le chef d’oeuvre de la prochaine décennie, la valeur artistique du titre et sa narration sobre surprend et nous laisse avec beaucoup d’espoirs pour la suite.

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