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Ce mois-ci est sorti Soft Wood, ce nouveau concurrent direct faisant front aux restes du magazine MAD chez DC Comics. Il en est déjà sujet d’un article publié il y a quelques mois, mais ce n’est qu’aujourd’hui que se montre l’avenir du magazine satyrique. Laissé entre les mains des créateurs de Metal Hurlant, fallait-t-il réellement s’en inquiéter ?

Soft Wood : N’a de soft que le titre

Le concept n’a rien de neuf. Le magazine satyrique a toujours reposé sur une succession de gags/sketchs variés. Notre Fluide Glacial a-t-il quelque chose à envier à Soft Wood ? Oui, et non. Oui, car il assume une ligne éditoriale bien plus trash et vulgaire pour balayer le politiquement correct. Soft Wood est bien plus plaisant par son rapport au comics et à la culture populaire. Néanmoins, ce premier numéro ne dresse pas de caricature politique, et se concentre bien plus sur une dérision culturelle. Là où, en France, nous nous orientons plus vers un usage de la bande dessinée pour développer une critique humoristique de décisions politiques (comme le faisait également MAD), Soft Wood se concentre sur l’humour en tant que tel ; la critique en option.

Les auteurs du magazine dresse une série de dérisions de licences nombreuses. La rédaction place au cœur de ce numéro Watchmensch. Il s’agit d’une parodie osée de Watchmen, écrite par Rich Johnson (créateur du site Bleeding Cool) et publiée en 2009. Elle se focalise sur une origine juive du comics, tout en usant d’une mise en abyme très drôle, plaçant une critique de la politique éditoriale de DC Comics depuis ses origines. Cette portée critique n’est aucunement gratuite, et va contribuer à la relecture de la fin si « étrange » du comic-book.

Néanmoins, pour un magazine reposant sur son art qu’est la bande dessinée, celui-ci se doit d’être rigoureux. Mais ce serait oublier qu’il s’agit des éditeurs de Heavy Metal. Le magazine ne repose pas (uniquement) sur une certaine nostalgie et de la réédition. Il s’étoffe, se modernise, tout en refusant l’unification et l’impersonnalité. Le lecteur passe d’un style à l’autre. Le magazine fourmille de styles. Et il use au mieux de son support pour mettre en valeur son art.

Premiers repères

La bande dessinée est l’arme première du magazine. Il mise énormément sur son art. Et cette observation se concrétise avec les différentes rubriques qui animent ce premier numéro. Des haïkus illustrés, une série de gags développés sur quatre cases, Soft Wood a trouvé comment développer son rythme, implanter ses premiers repères.

Ces rubriques ont une fonction apaisante. Elles servent à doser l’humour sur une progression à travers le magazine. Certains gags vous ferons exploser de rire, d’autres sourires. Si cette progression n’est pas sans faille, elle se trouve être rondement bien menée et parvient à varier les thèmes et les genres. D’un humour gras et absurde, le magazine comporte également des gags plus réfléchis avec ses haïkus entre autres.

En somme, Soft Wood est un magazine vivement recommandé. Extrêmement drôle, soigné dans sa forme comme dans sa progression, il vous fera passer un très bon moment de lecture. Sa tonalité particulière en fait le magazine idéal aux amoureux de la bande dessinée et de cet esprit underground, malgré un contenu parfois déjà vu.

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