• Auteur/autrice de la publication :
  • Post category:Critiques
  • Commentaires de la publication :0 commentaire

En farfouillant parmi les publications de 2019 pour dresser un bilan sur l’année, je retrouve Meet The Skrulls. Cette étrange mini-série porte des couvertures colorées qui attirent l’œil et invitent à la lecture. Projet aussi étrange que les créatures qu’il met en scène, ce titre se révèle être une très bonne surprise.

Famille du troisième type

Avec Kelly Thompson au scénario, le lecteur mise sur un titre divertissant. Généralement portée sur les séries colorées et aux doux airs de vacances, elle s’essaie ici à un style plus sombre et dramatique. Tout en plaçant le thème de la famille en avant, elle vise un sujet social très à la mode : l’altérité.

Quel rapport entretenons-nous avec nos voisins ? Quelle différence entre une famille de telle origine et de telle autre ? Meet the Skrulls est un récit bigrement intelligent. S’il amène à une réflexion déjà croisée à travers d’autres comics, Kelly Thompson l’aborde sous un angle original et d’autant plus inédit qu’elle use de l’univers Marvel pour amplifier la portée de son message.

Au sein de cette famille, la notion d’identité est étrange. On reconnait les rôles tenus par certains. Mais ils cherchent tellement à se cacher qu’on ne sait s’ils forment une véritable famille ou s’il ne s’agit en réalité que d’agents Skrulls sous couverture. Chaque scène va porter sur des situations quotidiennes d’une famille américaine mêlées avec le thème de la survie d’une race extra-terrestre.

Skrulls in Action

Alors que le titre excelle dans l’écriture de sa petite famille angoissée, il cherche à tout prix à créer une intrigue pour apporter de l’action. Cette mini-série n’en avait aucunement besoin. La traque des Skrulls était évidente. Et donner des motivations en rapport à leur espoir de survie était plus que pertinent. L’action allait être présente, mais le final se force à être explosif, avec qui plus est, un antagoniste manquant cruellement de sens et de motivations.

La présence même d’un antagoniste pose problème. Ces Skrulls mènent des missions d’infiltration capables de les mettre en danger. L’action est déjà suffisante, en plus d’être pertinente. Ce grand méchant manque de sens. Au contraire, il créé même un contre-sens dans l’interprétation du titre.

Avec cette action, la partie graphique est toute aussi mitigée. On se plait à retrouver Niko Henrichon à un niveau bien plus élevé que ses travaux passés chez l’éditeur, mais manque malgré tout d’originalité dans la conception de ses planches. Pourtant, son style soutient l’allure inquiétante des Skrulls. En renversant les rôles, Niko Henrichon ne fait qu’insister sur le physique inquiétant, voir repoussant des aliens. Le thème de l’altérité fonctionne à la perfection, d’autant plus lorsqu’il s’agit de créatures métamorphes.

Meet the Skrulls porte et élève des valeurs humaines pour nous interroger sur notre action, sur notre investissement pour l’autre et la considération qu’on lui porte. Malgré ses imperfections sur le plan narratif, il est un titre qui mérite de rester dans le cœur des lecteurs – en plus d’être une très bonne idée de cadeau pour cette fin d’année.

Laisser un commentaire