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DC Comics et Marvel publient en majorité des singles, des aventures super-héroïques. Il fut un temps, les deux éditeurs accompagnaient leurs publications d’un ou plusieurs magazines en lien avec les comics. Qu’il s’agisse de magazines adoptant la forme de la bande dessinée et arborant le style de la caricature. 2019 marque le début de la fin pour le plus célèbre d’entre eux : MAD.

MAD Boy

Vous n’êtes pas sans connaître MAD, magazine satyrique par excellence, conséquence du CCA (Comics Code Authority). Le magazine américain le plus populaire, lancé par Harvey Kurtzman, créa derrière lui une foule de copies (Madworld, Eh !, Nuts, …). Son humour irrévérencieux constitue son identité, et le propulse au statut d’icône en 1956, lorsqu’Alfred Neuman devient la mascotte du magazine. A ce titre, le magazine inspirera quantité d’artistes à travers le monde. Lorsque son éditeur EC Comics est racheté par DC Comics, MAD ne se trouve pas directement impacté.

Son rapport à la Time Warner lui permet de profiter de sa notoriété. On doit alors à ce rachat la série animée Spy VS Spy en 1990, dérivé ensuite en jeu vidéo en 2005. MAD se décline en série télévisée animée en 2012. Malgré tout, MAD fait ses adieux en 2018. Au même titre qu’un acharnement thérapeutique, DC Comics relance aussitôt MAD au premier numéro sous son sigle.

La maison place à la tête du magazine un ancien éditeur de Bongo Comics (Les Simpson), Bill Morrison. Mais pas pour longtemps. MAD se referme faute de ventes. Son dernier numéro proposant un contenu inédit est sorti ce mois-ci. Les publications se poursuivront, pour les abonnés, mais ne proposeront plus de contenu inédit. Pas d’annulation annoncée, mais une mesure pour ne pas mettre fin au magazine. On peut néanmoins s’attendre à une fin prochaine pour le magazine.

Ironie du sort ?

Réponse à la concurrence ou non, Marvel tente une percée sur le marché du magazine comics comme une querelle entretenue depuis plus de 60 ans. Fin 2017, Marvel a déjà tenté d’instaurer à nouveau le magazine FOOM faisant la promotion de l’éditeur. Arrêté dès le premier numéro, c’est une nouvelle tentative que l’éditeur prévoit pour Septembre. Annoncé comme un one-shot, Crazy semble avant tout être une évaluation du marché. Le magazine a-t-il toujours sa place au cœur de l’offre DC ou Marvel ? La triste nouvelle concernant MAD a un effet positif pour Marvel. Mais Crazy a un autre avantage. Il n’est pas uniquement satyrique. Sa satire se concentre sur l’univers Marvel.

Créé en 1953 chez Atlas Comics, Crazy était l’un des petits concurrents de MAD. Le magazine ne trouve pas son public et s’arrête soudainement en 1954. Atlas change de nom et devient Marvel Comics. En 1973, Marvel donne une seconde chance au magazine, et le modifie dans sa composition. MAD rit du monde réel, se fait satyre sociale et politique. Crazy se fait comics satyrique. Le rapport aux faits sociaux est intérieur. Très peu exploités, c’est surtout un moyen pour l’éditeur d’exploiter et/ou désamorcer la caricature de leurs personnages.

A produire sa propre caricature, Stan Lee la contrôlait. Mais pas pour longtemps. Crazy s’arrête dès son quatrième numéro. Il n’a jamais été un véritable succès et pourtant, Marvel tente à nouveau ce même projet plus ancien que la plupart de ses personnages. Bonne ou mauvaise idée, force est de constater que le projet n’est pas irréfléchi à l’heure où la dérision et l’exagération d’un Deadpool ou d’une Harley Quinn mobilise encore une grande communauté de fans.

Le One-Shot Crazy est prévu pour Septembre, et Marvel prévoit un album relié compilant l’ensemble des numéros de Crazy (1973) pour 2020.

Soft Wood : MAD Renaissance

DC met MAD à l’agonie, Marvel réalise quelques tentatives pour élargir son offre, mais Heavy Metal renouvelle la formule. Depuis le mois de Mai, Soft Wood s’accapare les mérites du genre. Le magazine offre un mélange de ce que tout magazine/comics satirique avait à offrir : humour critique référant à des icônes populaires sous forme de BD ou d’illustration. En plus d’une caricature, Soft Wood apporte la singularité trash du fameux Metal Hurlant, jouant sur un humour aussi choquant qu’irrévérencieux.

Si MAD veut faire son retour, il faudra redoubler d’efforts. Soft Wood se présente déjà comme un concurrent de taille.

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