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Lorsqu’on dit lire des comics, on lit bien souvent des comics de super-héros. Et en sortir est un effort sur bien des points. Comment y parvenir ? Pourquoi lire différemment ?

Comics et super-héros : généralisation d’un média

Pour un site qui se veut en marge, le super-héros tient tout de même une place importante. Parce qu’il est porte-étendard du genre aux yeux de tous. Fermer les yeux sur les productions populaires serait une véritable hypocrisie. Le super-héros est une catégorie de personnage qui a apporté énormément aux comics. Il est un personnage avec une aura. Spécificité difficile à reproduire autrement.

Le super-héros n’est pas inutile. Mais il n’est qu’un outil parmi tout un tas. Et parce qu’il est le plus utilisé, le plus populaire, il est devenu indissociable de la bande-dessinée américaine. Et pourtant, les comics sont bien plus.

En France, faute de cette confusion entre BD et Comics, ce faussé qu’on entretient, et la création de nouvelles cases comme « roman graphique », les comics sont réservés aux super-héros. Auquel cas, on parle de « comics indépendant« . Grossière erreur.

Quelles difficultés ?

Cette généralisation pose problème. Non seulement ce comportement de vouloir tout associer à des catégories prête à confusion, mais en plus, cette confusion garde cachée une partie des productions américaines en France.

Quand les rayons comics sont envahis par Panini Comics et Urban Comics, qui peut se dire que Dédales de Charles Burns publié par Cornélius est un comics ?

En 2019, nous avons eu cette exception, très médiatisée, avec Moi, ce que j’aime, c’est les monstres d’Emil Ferris. Mais la plupart des productions américaines sont réservées à des lecteurs aguerris. Et la transition du comics grand public au comics de niche est complexe.

Ces complexités se comptent sur plusieurs points :

  • Un effort de recherche pour trouver et découvrir ces auteurs et maisons d’édition. Contrairement aux idées reçues, les comics ne se résument pas à des éditeurs spécialisés.
  • La peur : chaque oeuvre représente un nouveau risque (coût d’argent, de temps,… ). Chaque oeuvre nous fait sortir de notre zone de confort.
  • Un nouveau modèle de consommation : pas de sortie régulière. Il s’agit d’œuvres intégrales ou de saga définie qui peuvent sortir avec plusieurs années d’écart entre chaque volume.

Une évolution en devenir ?

Cependant, les éditeurs ont un comportement plus souple qu’auparavant. Malgré un catalogue très orienté le grand public, Urban Comics et Panini Comics font quelques efforts pour fournir des classiques inédits (Brat Pack chez Délirium), voir des albums dédiés à des artistes.

Delcourt a réédité les plus grandes œuvres de Will Eisner ainsi que ses essais théoriques sur la conception de la bande-dessinée. S’ajoute à ça la publication de Stay Bullets de John Lapham (sur lequel je risque de revenir très bientôt). Une oeuvre restée depuis trop longtemps méconnue du lectorat francophone. Elle n’est pas un cas isolé.

En 2019, nous avons également bénéficié chez Urban Comics de la réédition de Marshal Law, une oeuvre phare du Dark Age. L’offre comics semble bien s’étendre ; 2020 pourrait poursuivre sur cette lancée et proposer de nouvelles découvertes d’œuvres majeures de la bande dessinée américaine, encore inédite en France.

Mais vous pouvez dès aujourd’hui compter sur vos libraires spécialisés dans le domaine pour vous aiguiller, mais aussi vos médiathèques et bibliothèques, ainsi que vos sites de référence. Développez vos goûts pour la lecture, quelles qu’elles soient ! Mais surtout, n’ayez jamais peur de vous lancer. Aucune oeuvre est inaccessible !

Et pour ces raisons je vous recommande de vous tourner vers des éditeurs comme Cambourakis, Délirium (l’éditeur, pas la bière), Presque Lune ou encore Cornélius.

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